Améliorez le repérage des points d’intérêt avec la bande d’interception !
Dans la grande famille des dispositifs podotactiles, nous vous présentons aujourd’hui la bande d’interception. En complément des bandes d’éveil de vigilance et bandes de guidage, les bandes d’interception ont pour fonction de faciliter le repérage des points d’intérêt spécifiques par les personnes aveugles ou malvoyantes.
Quelles sont les caractéristiques techniques d’une bande d’interception ? Quels sont les lieux d’implantation à privilégier ? Quels sont les critères à respecter lors de l’installation ?
En lisant cet article, vous apprendrez tout ce qu’il y a à savoir pour une installation réussie, conforme à la réglementation accessibilité et répondant aux besoins des usagers.
Qu’est-ce qu’une bande d’interception ?
La bande d’interception est un dispositif podotactile qui a pour fonction d’orienter une personne depuis un cheminement principal vers un point d’intérêt spécifique.
Cette fonction d’interception est décrite dans le guide de recommandations sur les bandes de guidage publié par le CEREMA en 2015.
La bande d’interception s’apparente à une bande de guidage dans la mesure où ce sont les mêmes produits utilisés, soit des modules de 4 nervures continues en relief, contrastés visuellement et tactilement par rapport au sol adjacent. Seule l’implantation change.
Une bande d’interception est en fait constituée de deux bandes de guidages accolées, ceci afin d’augmenter sa capacité à être détectée par les usagers. La largeur d’une bande d’interception est au minimum de 42 cm.
A quoi sert une bande d’interception ?
Comme l’ensemble des dispositifs podotactiles, la bande d’interception s’adresse en priorité aux personnes aveugles ou malvoyantes, mais aussi à toutes les personnes rencontrant des difficultés d’orientation.
Ce dispositif podotactile a pour fonction de capter les personnes qui évoluent sur un cheminement naturel, comme un trottoir, une allée ou un couloir, pour les diriger vers un point d’intérêt spécifique.
En voirie, la bande d’interception est généralement utilisée pour indiquer une traversée piétonne ou un point d’arrêt de transport en commun. Plus les trottoirs sont larges, plus la présence d’une bande d’interception est nécessaire.
En intérieur, la bande d’interception peut être utilisée pour indiquer un guichet d’accueil, un automate de vente, une borne d’appel, l’entrée d’une salle ou une sortie.
Où l’installer ?
Comme nous venons de le voir, une bande d’interception s’installe en travers d’un cheminement naturel déjà délimité. Pour pouvoir être détectée à coup sûr par les personnes déficientes visuelles, celle-ci doit s’étendre sur toute la largeur du cheminement.
Avant d’installer une bande d’interception, il est nécessaire d’observer et d’analyser les indices déjà présents dans l’environnement qui permettent aux personnes aveugles ou malvoyantes de se repérer.
Parmi ces indices, on peut relever les éléments suivants :
- Un contraste tactile des matériaux du sol au niveau du point d’intérêt et sur une étendue suffisante pour capter une personne sur son cheminement,
- Une déclivité du sol comme un abaissement de trottoir,
- Une balise sonore activable par la télécommande NF S32-002.
Si aucun de ces indices ne permet le repérage du point d’intérêt par une personne aveugle ou malvoyante, alors l’installation d’une bande d’interception est nécessaire.
De même que pour les bandes de guidage, il est important de mener une réflexion approfondie avant l’implantation de bandes d’interception. En effet, la multiplication tous azimuts de ces signaux podotactiles peut amener de la confusion. Ils doivent être réservés à des points d’intérêt essentiels et implantés de manière cohérente et systématique à l’échelle d’un territoire. La concertation avec les associations représentant les personnes déficientes visuelles est une étape incontournable en amont pour déterminer les implantations. De même, il est important d’informer les publics concernés une fois les installations réalisées, de manière que les usagers puissent s’approprier ces aménagements.
Voici quelques exemples d’utilisation :
- Sur un trottoir large pour repérer une traversée piétonne :
Lorsque la largeur du trottoir est inférieure à 2 mètres, la présence d’un abaissement et d’une bande d’éveil de vigilance suffisent à indiquer la présence d’une traversée piétonne aux personnes déficientes visuelles. Mais quand la largeur est supérieure à 2 mètres, ces indices risquent de ne pas être perceptibles. - Sur un trottoir pour repérer un arrêt de bus :
Les arrêts avec abribus sont assez facilement repérables par les personnes déficientes visuelles grâce à leur volume et leur emprise sur le trottoir. Mais ce n’est pas le cas lorsque l’arrêt est simplement matérialisé par un poteau. - Sur un quai de métro pour signaler la borne d’appel d’urgence :
La RATP a installé des bandes d’interception sur tous les quais de son réseau.
Comment installer une bande d’interception ?
A l’instar des autres dispositifs podotactiles comme la bande d’éveil de vigilance et la bande de guidage, une bande d’interception peut être intégrée, rapportée ou encastrée. Elle peut être réalisée dans tous types de matériaux. Tous les produits utilisés pour créer des bandes de guidage peuvent être utilisés pour former des bandes d’interception du moment qu’ils sont bien conformes à la norme NF P98-352. La bande d’interception est constituée d’une double largeur de bande de guidage, soit 8 nervures en relief. Ce doublement du signal permet une meilleure détection du dispositif par les personnes aveugles ou malvoyantes.
Le choix du type de produit, du matériau et du mode de fixation doit se faire en fonction des critères suivants :
- Respect de la norme NF P98-352 sur les bandes de guidage tactile au sol,
- Contraste visuel d’au moins 70% avec le sol adjacent,
- Environnement intérieur ou extérieur,
- Intensité de la fréquentation du lieu,
- Conditions climatiques,
- Exigences esthétiques,
- Contexte d’exploitation et de maintenance.
La bande d’interception s’installe perpendiculairement au cheminement principal, sur toute sa largeur. Il faut donc être particulièrement attentif aux risques d’arrachement. En voirie, il est recommandé d’avoir recours à des produits intégrés ou encastrés.
Les produits rapportés, en métal, en résine ou en caoutchouc, sont en revanche très adaptés en intérieur, y compris dans des espaces très fréquentés comme le métro parisien.
Un nouveau projet de norme pour ce dispositif podotactile
Jusqu’à présent, la bande d’interception n’est pas décrite dans la réglementation accessibilité. Cet aménagement est cependant reconnu comme indispensable par la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA), qui porte la parole de l’ensemble des associations représentant les personnes ayant un handicap visuel.
La bande d’interception est un moyen de répondre à l’objectif de localisation des traversées pour piétons mentionné dans l’arrêté du 15 janvier 2007 relatif à l’accessibilité de la voirie et des espaces publics.
A la demande de la CFPSAA, un projet de norme concernant la bande d’interception en espaces publics est en cours d’élaboration. Il s’agit d’un enjeu capital à l’heure où se dessinent des quartiers 100% accessibles dans la perspective des jeux olympiques et paralympiques Paris 2024.
Vous l’aurez compris, la bande d’interception complète avantageusement les aménagements d’accessibilité déjà présents sur la voirie et dans les bâtiments. Si vous voulez en savoir plus sur les autres dispositifs podotactiles, n’hésitez pas à consulter nos guides :
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Publié le 9 mai 2022