Passage clouté, passage piéton : des milliers d’années d’évolution
Est-ce que vous savez combien il y a de passages piétons près de chez vous ou de votre lieu de travail ? Est-ce qu’au moins vous y faites attention ? Ils nous aident à traverser la rue et pourtant, ils nous sont invisibles.
Alors qu’ils ne sont pas ce qu’ils semblent être. Surtout lorsque l’on revient à l’Antiquité. A une époque où la ville de Pompéi était encore une ville, le premier passage piéton a fait son apparition.
Vous êtes déjà impressionné ? Attendez de voir comme le passage piéton peut innover de nos jours. Ici, nous allons seulement nous concentrer sur les passages piétons aux carrefours à feux. Traversons ensemble la rue pour un voyage dans le temps. Vous ne verrez plus les passages piétons de la même manière…
C’est quoi un passage piéton ?
Un passage piéton, appelé parfois passage clouté même si les clous ne sont plus utilisés, désigne un endroit où les piétons peuvent traverser la rue ou la route.
Il peut être pavé ou avoir un marquage au sol afin d’indiquer aux piétons qu’ils ont la priorité. Cela veut dire que les véhicules s’arrêtent pour les laisser traverser en sécurité.
De quoi est-il composé ?
En France, nos intersections disposent d’un passage zébré : des bandes rectangulaires blanches avec un contraste visuel.
Les passages piétons doivent respecter certaines dimensions comme le prévoit le Code de la route :
- La longueur minimale des bandes doit être de 2,50 m en ville et de 4 à 6 m hors agglomération,
- La largeur des bandes doit être de 50 cm,
- L’écart entre les bandes doit être de 50 à 80 cm.
Pour assurer la sécurité de tous les piétons, y compris ceux ayant un handicap, d’autres éléments sont à prendre en compte pour nos passages piétons, en accord avec l’arrêté du 15 janvier 2007 pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics :
- Le trottoir doit être abaissé pour permettre aux personnes en fauteuil roulant et à mobilité réduite de l’emprunter facilement.
- Une bande d’éveil de vigilance doit être installée à chaque extrémité du passage piéton pour alerter les personnes aveugles ou malvoyantes.
- Les bandes blanches doivent disposer d’un contraste visuel.
Aujourd’hui, nos passages piétons sont tous similaires mais à quoi ressemblait le tout premier ?
La naissance du premier passage piéton
Entrons dans l’histoire, une histoire qui s’est passée il y a plus de 2000 ans dans l’ancienne ville de Pompéi, plus précisément avant l’éruption du mont Vésuve en l’an 79.
A présent, Pompéi ce n’est plus que des ruines près de Naples. Elles attirent des milliers de touristes chaque année qui souhaitent voir à quoi ressemblait la vie romaine. Mais ils négligent tous une information capitale : c’est là que le premier passage piéton est né.
Il s’agit de passages surélevés sur la route. Les piétons pouvaient traverser la rue sans avoir à marcher sur la route elle-même. Ces blocs étaient installés dans toute la ville afin de permettre aux piétons d’atteindre les rues d’un trottoir à l’autre. Grâce aux espaces entre les blocs, les chariots tirés par les chevaux pouvaient facilement aller et venir.
1869 : l’échec de la première traversée avec signalisation
Une autre introduction au passage piéton fait son apparition en décembre 1868 avec les tous premiers feux de circulation à Parliament Square à Londres.
L’ingénieur ferroviaire John Peake Knight a l’idée innovante de permettre aux piétons de traverser cette partie de la place où ils sont nombreux à se croiser : deux panneaux mobiles attachés à des sémaphores manuellement abaissés par un officier de police. Ils indiquent les couleurs rouge et vert, amplifiées et fonctionnant au gaz.
Mais en janvier 1869, il y a une explosion due à la présence de gaz, tuant le policier qui manipule les sémaphores. Cette tragédie met un terme au déploiement de passages piétons et de feux de signalisation.
Les années 1920 : apparition du passage clouté
Il y a de plus en plus de voitures sur la route et donc de plus en plus d’accidents. La France teste plusieurs designs pour trouver un passage piéton sûr pour ses piétons.
En 1923, on a des passages piétons aux bandes rouges. Ensuite, en 1925, le passage clouté apparaît. Il tient son nom de par l’élément qui le compose : de gros clous plats directement plantés entre les pavés des chaussées.
D’abord en cuivre puis en acier forgé, leur tête fait environ 10 cm de diamètre. La lumière des phares se reflète sur les clous, ce qui permet aux conducteurs de les repérer.
1951 : le passage piéton zébré devient la norme dans le monde
Un nouveau venu émerge et remplace le passage clouté : le passage piéton zébré. Pourtant, on entend encore l’expression “passage clouté” pour désigner une traversée piétonne.
C’est dans la ville de Slough en Angleterre que le premier passage zébré est installé, en octobre 1951. Après avoir expérimenté plusieurs designs, les bandes blanches et noires s’avèrent efficaces : elles peuvent facilement être repérées de loin, par les conducteurs comme les piétons. Des couleurs ayant un grand contraste comme le noir et le blanc aident les piétons déficients visuels à trouver le passage piéton et à s’aligner pour traverser.
Des pays du monde entier ont choisi le passage piéton zébré même s’il y a des variantes. Mais ils s’accordent tous sur le fait que les rayures blanches et noires garantissent la sécurité des piétons.
Comment le passage piéton peut-il évoluer ?
Ce n’est pas parce que les bandes blanches et noires se sont étendues dans le monde entier que les passages piétons ne peuvent pas évoluer. Surtout quand la sécurité des piétons est en jeu.
Les villes expérimentent avec de nouvelles technologies pour sécuriser les passages piétons pour tous les usagers.
Des passages piétons en 3D
Une illusion d’optique qui fait croire que le passage piéton peint au sol est surélevé. Le but des passages piétons en 3D est de faire ralentir les automobilistes quand ils les distinguent.
Différents pays mettent en place cette solution créative : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis…
Des passages piétons lumineux
Vous pouvez croiser plusieurs systèmes d’éclairage :
- Un système de flash lumineux intégré au passage piéton ou au trottoir : les lumières LED avertissent les automobilistes que des piétons sont en train de traverser le passage piéton. Elles commencent à flasher grâce à un dispositif de détection de mouvement. Cela signifie qu’elles sont activées dès qu’un piéton met un pied sur le passage.
- Des lampadaires au-dessus du passage piéton : ces réverbères installés au-dessus de la route permettent aux automobilistes de bien voir le passage piéton la nuit. Et encore plus si un piéton traverse. Une lumière uniforme et vive qui permet une meilleure visibilité et donc une meilleure sécurité.
Des décompteurs de temps aux passages piétons
De nombreux pays utilisent des comptes à rebours aux passages piétons pour les piétons mais aussi les automobilistes car ils leur permettent de savoir à quel moment le feu rouge piéton se met en route.
Aux Etats-Unis, les décompteurs de temps sont obligatoires depuis 2009 alors qu’en France, ils commencent à peine à être implantés.
Bien que cette solution permet aux différents usagers de la route de plus être en sécurité, pour les personnes aveugles ou malvoyantes, ces comptes à rebours ne peuvent pas les aider à traverser la rue. C’est pour cela que les feux sonores restent essentiels à leur mobilité.
Le guide complet des feux sonores : réglementation, usage, historique…
De ce que nous avons vu, la sécurité pourrait bien être le mot-clé pour décrire un passage piéton. Comme piétons, nous sommes tous vulnérables quand nous traversons la rue mais nous n’en avons pas toujours conscience. Avec les nouvelles technologies et de nouvelles façons de concevoir la voirie, la sécurité des piétons représente un réel engagement pour de nombreuses villes. Comment votre ville s’occupe-t-elle de ses passages piétons ?
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Publié le 26 septembre 2022
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