8 idées reçues sur le handicap mental

A l’occasion des Etats Généraux de la Déficience Intellectuelle, nous vous proposons de tordre le cou aux idées reçues sur le handicap qui découle de cette déficience : le handicap mental. Causes, vie quotidienne, aménagements pour l’accessibilité, familiarisez-vous avec ce handicap encore trop mal connu, qui concerne pourtant près d’un million de personnes en France !

#1 Handicap mental et handicap psychique, c’est la même chose.

Même si les conséquences de ces deux formes de handicaps se ressemblent parfois, il est important de les différencier.

Le handicap mental est la conséquence d’une déficience intellectuelle qui affecte les capacités d‘’apprentissage, de réflexion et de conceptualisation. Le handicap psychique, quant à lui, est la conséquence de troubles psychiques invalidants tels que la schizophrénie, les troubles dépressifs graves, les troubles bipolaires, les troubles anxieux et troubles de la personnalité. On parle parfois de « maladie mentale », ce qui augmente encore le risque de confusion. Mais le handicap psychique n’affecte pas les capacités intellectuelles. Il les rend simplement difficiles à mobiliser dans certaines circonstances et selon l’état émotionnel de la personne.

7 idées reçues sur le handicap psychique

#2 Le handicap mental se déclare toujours à la naissance.

La majorité des handicaps mentaux trouvent en effet leur origine avant, pendant ou peu après la naissance. Dans environ 8% des cas cependant, le handicap mental apparaît au cours de la vie suite à un accident, une maladie ou un traumatisme.

On peut parler de handicap invisible. Il ne devient visible que lorsque les personnes ayant un handicap mental sont face à une situation difficile pour elles.

#3 La trisomie 21 est la première cause de handicap mental.

A vrai dire, 30% des handicaps mentaux sont d’origine inconnue. Parmi les causes identifiées, les plus courantes sont des causes génétiques, des malformations cérébrales, des dysfonctionnements du métabolisme, des accidents au cours de la grossesse ou au moment de la naissance, et des maladies contagieuses.

#4 Les personnes ayant un handicap mental n’ont pas conscience de leur différence.

Même si ça nous rassure parfois de le penser, c’est faux. Elles souffrent autant que les autres des moqueries, des insultes et des réactions de rejet. Peut-être même encore plus que les autres, car leur sensibilité est souvent très développée.

#5 Les personnes ayant un handicap mental vivent obligatoirement en institution.

Toutes les personnes ayant un handicap mental sont différentes. Elles ont leurs propres capacités et difficultés. Ainsi, si certaines ont besoin d’une aide constante, y compris pour les actes les plus simples de la vie quotidienne, d’autres sont parfaitement capables de vivre seules dans un logement indépendant.

#6 Les personnes ayant un handicap mental doivent systématiquement être accompagnées.

Là encore, tout dépend de leur degré d’autonomie. Certaines personnes handicapées mentales sont parfaitement capables de comprendre et de s’exprimer. Ceci peut leur demander plus de temps et de concentration. Voilà pourquoi vous les aiderez beaucoup en faisant preuve d’écoute, de disponibilité et de patience. Pour se repérer et s’orienter, une signalétique imagée, avec des couleurs, des symboles et des pictogrammes leur est très utile.

#7 Les personnes ayant un handicap mental ne peuvent pas travailler.

La vérité, c’est qu’on leur en laisse rarement la possibilité. Le taux de chômage des personnes reconnues travailleurs handicapés est le double de celui de la population générale. Pourtant, de nombreux emplois leur sont accessibles. Les ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) représentent aussi une alternative au milieu ordinaire.

#8 Il n’existe pas de mesures efficaces pour l’accessibilité aux personnes ayant un handicap mental.

Les formes du handicap mental sont si variées qu’on a parfois du mal à définir des besoins spécifiques aux personnes concernées. Voici cependant une liste non exhaustive des mesures utiles à d’autres qui favorisent aussi leur intégration :

  • Une signalétique simplifiée et imagée : utilisation de mots simples, couleurs, symboles et pictogrammes ;
  • La mise à disposition d’informations en « facile à lire et à comprendre » et dans plusieurs formats (visuel et sonore) ;
  • Des revêtements de sol contrastés visuellement ou des bandes de guidage pour repérer les principaux cheminements ;
  • Des applications de guidage intérieur comme Evelity : elle fournit des instructions pas à pas et s’adapte à tous les profils. Les usagers ayant un handicap mental bénéficient d’interfaces faciles à utiliser et à comprendre.

Enfin, le pictogramme S3A permet de repérer les lieux rendus accessibles où le personnel est formé à l’accueil de personnes ayant un handicap mental.

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Mis à jour le 19 janvier 2021 / Publié le 17 janvier 2018

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Lise

Créer une culture commune entre tous les acteurs engagés pour rendre la ville et ses services accessibles à toutes les personnes qui vivent avec un handicap, c’est ce qui m’anime au quotidien !