Handicap invisible : 80% des personnes handicapées concernées !
Handicap = fauteuil roulant, voilà un cliché qui a la vie dure ! En réalité, seules 2% des personnes en situation de handicap sont en fauteuil roulant mais 80% ont un handicap invisible, soit près de 9,5 millions de Français ! On entend par « handicap invisible » un handicap qui passe inaperçu, du moins tant que la personne concernée n’est pas mise en difficulté. Quelles sont les typologies de handicap invisible ? Comment les reconnaitre ? Quelles sont les bonnes pratiques pour assurer un accueil de qualité dans les lieux publics aux personnes ayant un handicap invisible ? Suivez le guide, on vous explique tout !
Le handicap invisible se décline au pluriel
Même si on a coutume de les classer en grandes familles, il existe autant de handicaps que de personnes handicapées. Et c’est aussi vrai pour les handicaps invisibles ! Ceux-ci comprennent la plupart des handicaps sensoriels (visuels ou auditifs), la plupart des handicaps mentaux et psychiques, les handicaps cognitifs et de nombreuses maladies chroniques invalidantes.
Plus concrètement, les situations suivantes rentrent dans le cadre du handicap invisible :
- La surdité,
- La malvoyance,
- Certaines formes d’autisme,
- Les troubles bipolaires,
- La maladie d’Alzheimer,
- Les troubles cardiaques,
- La dyslexie,
- Le stress post-traumatique (vétérans de guerre ou survivants d’attaque terroriste), etc.
De nombreuses personnes âgées sont touchées par un handicap invisible, voire plusieurs à la fois.
L’illettrisme est également une cause de handicap invisible, même s’il est rarement reconnu comme tel par l’administration. L’illettrisme concernerait pourtant plus de 2,5 millions de personnes en France et entraîne des conséquences directes sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent et sur leur intégration dans la société.
Découvrez tous les chiffres du handicap en France avec notre article Handicap : quoi, qui et combien ?
Le handicap invisible cause des difficultés multiples
Les conséquences d’un handicap invisible varient en fonction de la nature du handicap et de son intensité. Le handicap peut se manifester, entre autres, par une plus grande fatigabilité, des troubles de l’attention, des difficultés à prendre des initiatives ou établir une stratégie, des troubles de la mémoire.
Parmi les personnes porteuses d’un handicap invisible, nombreuses sont celles qui préfèrent ne pas le dévoiler, voire qui éprouvent un sentiment de honte à son égard. Ceci est dû au fait que la différence est souvent considérée comme un problème par l’entourage personnel ou professionnel. Parfois, le handicap invisible touche aussi la sphère intime, par exemple la maladie de Crohn qui oblige les personnes concernées à se rendre souvent aux toilettes. L’endométriose, qui concerne 1,5 à 2,5 millions de femmes en France, impacte sérieusement leur quotidien.
Contrairement aux personnes dont le handicap saute aux yeux, les personnes porteuses d’un handicap invisible sont souvent suspectées de mensonge ou de paresse. Elles sont plus souvent victimes d’incompréhensions, de moqueries, voire d’insultes. Leurs besoins spécifiques sont rarement pris en compte. Beaucoup d’entre elles sont pourtant tout à fait légitimes pour occuper une place de stationnement réservée aux PMR, demander un siège dans les transports en commun ou avoir la priorité dans une file d’attente.
De nombreux handicaps invisibles ont des manifestations variables selon la situation, les événements, la fatigue ou l’humeur. Ces fluctuations accentuent encore les incompréhensions de l’entourage. Par conséquent, les personnes porteuses d’un handicap invisible doivent fournir davantage d’efforts pour s’adapter, ce qui engendre beaucoup de fatigue supplémentaire.
Comment adapter votre accueil ?
La difficulté principale, c’est que, par définition, le handicap invisible ne se voit pas. Afin d’offrir un accueil de qualité aux personnes concernées, l’essentiel est donc de créer un climat de confiance pour amener les visiteurs à exprimer sans crainte leurs besoins spécifiques. Pour cela, vous pouvez directement leur poser la question : « Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ? ». Cela peut être un siège pour attendre, une aide pour remplir un document, une petite note écrite avec les principales directions à suivre pour se rendre à un endroit, ou toute autre action permettant à chacun de mieux accéder à vos services.
Un bon réflexe à prendre : prévoir systématiquement un champ pour l’expression des besoins spécifiques dans tous vos formulaires d’inscription.
Veillez bien également à ne pas juger les demandes particulières et à laisser de côté vos aprioris négatifs. Comme nous l’avons évoqué plus haut, ce dont souffrent principalement les personnes porteuses d’un handicap invisible, c’est d’être accusées de simuler ou d’abuser. Gardez une attitude positive et respectueuse en toutes circonstances ! Vous pouvez dans tous les cas appliquer nos 7 conseils incontournables pour bien accueillir une personne handicapée.
En résumé, le handicap invisible touche plus d’un Français sur dix. Gardez toujours à l’esprit que votre interlocuteur peut avoir un besoin spécifique que vous n’avez pas forcément imaginé. En conservant une attitude ouverte et en restant à l’écoute sans jugement, vous lui offrez la possibilité de l’exprimer. Vous avez alors beaucoup plus de chances de répondre à ses attentes et de faciliter ainsi l’accès aux services de votre établissement !
Publié le 9 août 2021