Signaux sonores R25 : que dit la norme NF S32002/A1 ?

Vous souhaitez installer des signaux d’arrêt R25 pour sécuriser les traversées piétonnes des voies de tramway ou bus en site propre de votre ville ? La norme NF S32‑002/A1 contient tout ce que vous devez savoir sur les répétiteurs sonores associés à l’usage des personnes aveugles ou malvoyantes. Explication !

Réduire la place de la voiture, protéger l’environnement, encourager la mobilité douce, autant de raisons pour lesquelles les villes se dotent de transports collectifs en site propre (TCSP) : tramway ou bus. Les signaux d’arrêt R25 ont ainsi été créés pour garantir la sécurité des piétons tout en préservant la priorité de circulation de ces véhicules. Tout comme les signaux piétons lumineux R12 (figurines « piéton » rouge/vert), les signaux R25 doivent être équipés de dispositifs répétiteurs sonores pour les piétons aveugles ou malvoyants. Ceux-ci doivent être conformes à la norme NF S32‑002/A1 qui en précise les caractéristiques techniques. Cette norme, nous l’avons décryptée pour vous !

Une norme spécifique pour les répétiteurs sonores des signaux R25

La norme NF S32‑002/A1 « Dispositifs répétiteurs de feux de circulation à l’usage des personnes aveugles ou malvoyantes – R25 » a été publiée en mars 2015. Il s’agit en réalité d’un amendement à la norme NF S32‑002 concernant les répétiteurs sonores des signaux R12. Cet amendement décrit les exigences fonctionnelles, les sécurités intrinsèques ainsi que les exigences de tenue aux conditions environnementales des répétiteurs sonores de signaux lumineux piétons R25. Il s’applique à tous les répétiteurs sonores R25, qu’ils soient intégrés ou non dans le dispositif lumineux installé sur les traversées piétonnes des voies de tramway ou bus en site propre. Cette norme ne comporte pas les modalités d’essai.

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Des messages distincts pour le mode « rouge » et « non-rouge »

Les signaux d’arrêt R25 se composent d’un pictogramme rouge représentant un piéton immobile, surmontant le mot « Stop » clignotant. Conformément à l’instruction interministérielle sur la signalisation routière livre I sixième partie, ils comportent deux états : allumé ou éteint. Contrairement à la figurine « piéton » R12, il ne passe jamais au vert. Le répétiteur sonore se déclenche sur activation par la télécommande dédiée.

Lorsque le signal lumineux R25 est allumé, un message verbal « stop-piéton » est émis et répété jusqu’à son extinction. Ce message commence obligatoirement par les mots « Stop piéton » suivis par le type de véhicule circulant sur la voie à traverser (tramway, bus, train ou tram-train).
Lorsque le signal lumineux R25 est éteint, un message sonore codé « traversez-piéton » confirme le bon fonctionnement du répétiteur sonore. Les messages sonores normalisés sont disponibles auprès du BNTRA (Bureau de normalisation des transports, des routes et de leurs aménagements).

Le dispositif répétiteur sonore du signal R25 comporte donc deux entrées électriques : une de rouge et une de non-rouge.

Des volumes sonores adaptés au bruit de la circulation

exemple feux sonore R25

Les répétiteurs sonores de signaux R25 doivent avoir un niveau acoustique compris entre 41 et 81 dB(A). Le message « stop-piéton » doit être émis plus fort de 3 à 6 dB(A) que le message « traversez-piéton », de manière à compenser la différence d’émergence dans le bruit de la circulation entre un message parlé et un message codé.

Le volume peut être asservi au bruit ambiant de manière à s’ajuster en fonction de l’environnement sonore (heures de pointe, nuit…).

Un « couloir sonore » pour une meilleure orientation pendant la traversée

Le principe de « couloir sonore » a été introduit pour permettre aux personnes aveugles ou malvoyantes de s’orienter tout au long de leur traversée sans jamais perdre le signal sonore. Les deux systèmes de diffusion sonore de part et d’autre de la traversée doivent donc émettre en direction des usagers auxquels ils sont destinés. Un couloir sonore doit avoir une largeur minimale de 1,40 mètre.

Une activation obligatoire par télécommande

L’activation à distance est privilégiée pour permettre aux personnes aveugles ou malvoyantes de repérer le début de la traversée piétonne sans avoir à chercher le mât du feu. Sur les signaux R25 sonorisés, l’activation par télécommande radio est donc obligatoire. Une activation par bouton poussoir reste possible mais seulement optionnelle en complément. Les caractéristiques techniques de l’émetteur intégré dans la télécommande sont décrites dans la norme. Elles sont identiques à celles de la télécommande déjà présente sur le marché pour le déclenchement des répétiteurs sonores des signaux R12 et des balises sonores.

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Un « mode dégradé » pour alerter des défauts de fonctionnement

Pour des raisons de sécurité, les défauts de fonctionnement des signaux R25 doivent immédiatement remonter au contrôleur du carrefour qui mettra hors fonction l’ensemble des lignes de feux. Les défauts de la partie visuelle sont décrits dans la norme NF P 99‑200 « Régulation du trafic routier – Signaux lumineux de circulation routière – Caractéristiques techniques ». Le fait que les défauts de la partie sonore remontent également en temps réel répond à une demande forte des associations représentant les personnes déficientes visuelles, de manière à déclencher une maintenance curative rapide en cas de problème. Pour la partie sonore, les défauts sont donc décrits dans le paragraphe 5.5 de la norme NF S32‑002/A1. La détection d’un défaut de fonctionnement place le module sonore R25 en mode dégradé. Dans ce cas, le répétiteur sonore reste silencieux et le défaut est transmis au contrôleur du carrefour.

Le signal d’arrêt R25 sonorisé passe en mode dégradé :

  • Lorsque les entrées rouge et non-rouge sont actives simultanément (recouvrement de phases),
  • Lorsque les entrées rouge et non-rouge sont inactives simultanément (absence de phase),
  • lorsqu’un des défauts suivants apparaît :
    • Non fonctionnement électrique d’un haut-parleur,
    • Non fonctionnement du récepteur radio,
    • Non fonctionnement de la carte mère.

L’information de l’état dégradé du répétiteur sonore est transmise au contrôleur via un contact sec, de manière à couper l’alimentation du répétiteur sonore et du signal visuel associé. Tous les signaux de la ligne de feux sont alors mis automatiquement hors fonction.

Les signaux sonores R25 présents sur le marché français répondent scrupuleusement à la norme NF S32‑002/A1. Outre les critères déjà cités, ils respectent bien sûr les exigences de sécurité électrique imposées par la norme EN 50556 sur les systèmes de signaux de circulation routière et EN 50293 (compatibilité électromagnétique – systèmes de signaux de circulation routière). Ils sont protégés contre la pénétration d’eau et de poussière, les chocs et les vibrations. Enfin, ces modules sont conçus pour résister à la variation des températures tout au long de l’année.

Afin de prévenir les risques de défauts de fonctionnement liés à des recouvrements ou absences de phases, il est impératif avant toute nouvelle installation d’écarter les problématiques d’alimentation électrique. Pour cela, vérifiez bien les réseaux existants, les câblages et les raccordements, et notamment les tensions en bout de ligne. Enfin, il est fortement recommandé de réaliser pour chaque nouvelle installation des essais sur banc de test puis in situ.

Vous le savez mieux que n’importe qui : la sécurité des usagers de la route, en particulier des piétons, c’est de la haute couture !

Publié le 23 juillet 2019

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Lise

Créer une culture commune entre tous les acteurs engagés pour rendre la ville et ses services accessibles à toutes les personnes qui vivent avec un handicap, c’est ce qui m’anime au quotidien !