Le handicap mental, un handicap méconnu aux multiples facettes

Le handicap mental, un handicap méconnu aux multiples facettes

Le handicap mental, ou déficience intellectuelle, touche 1% de la population dans le Monde, soit environ 700 000 personnes en France. Qui sont-elles ? Quels sont leurs besoins ? Comment peut-on faciliter leur participation sociale ?

Nous allons voir dans cet article que le handicap mental recouvre une grande variété de profils, de causes et de manifestations. Et bonne nouvelle : tous les aménagements réalisés pour l’accessibilité aux autres handicaps bénéficient aussi aux personnes avec un handicap mental. Lesquels plus particulièrement ? C’est ce que vous allez découvrir.

Handicap mental, déficience intellectuelle, c’est quoi au juste ?

Les expressions « handicap mental » et « déficience intellectuelle » font toutes deux référence à un développement intellectuel inférieur à la moyenne. Pour être plus précis, le handicap mental est la conséquence d’une déficience intellectuelle. C’est le résultat de l’inadéquation de l’environnement avec les capacités intellectuelles réduites de la personne. 

Les personnes ayant ce type de handicap rencontrent des difficultés dans deux domaines :

  • Le fonctionnement intellectuel, mesuré par le quotient intellectuel (QI), qui inclut les capacités d’apprentissage, de raisonnement, de prise de décision et de résolution de problèmes ;
  • Les capacités d’adaptation, essentielles pour la vie quotidienne, qui impliquent la communication et les interactions avec autrui, mais aussi la capacité à prendre soin de soi. 

Le handicap mental apparaît dès l’enfance et reste généralement stable tout au long de la vie. Aucun traitement n’existe pour le soigner. Cependant, les conséquences d’une déficience intellectuelle peuvent être allégées grâce à un accompagnement spécialisé et un environnement adapté.

A ne pas confondre avec le handicap psychique ! Les pathologies à l’origine d’un handicap psychique n’affectent pas directement les capacités intellectuelles mais seulement l’aptitude à les mobiliser. Cependant, il n’est pas rare qu’un handicap mental soit associé à un handicap psychique. C’est le cas notamment dans 75% des troubles du spectre autistique. Par ailleurs, les personnes avec un handicap mental ont 3 à 4 fois plus de risques de développer un handicap psychique que le reste de la population.

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Un homme avec un handicap mental et son accompagnant se sourient

Quelle accessibilité pour ce type de handicap ?

Comme tous les autres handicaps, le handicap mental se manifeste sous des formes variées et à des degrés divers. Les difficultés communément rencontrées dans l’environnement urbain concernent :

  • La lecture et la compréhension,
  • Le repérage dans l’espace,
  • Le repérage dans le temps,
  • La prise de décision,
  • La communication.

Afin d’améliorer l’accès à l’environnement et aux services pour les personnes ayant une déficience intellectuelle, il convient d’appliquer les préconisations suivantes :

  • Une signalétique utilisant des couleurs, des symboles et des pictogrammes, par exemple à l’image du métro de Toulouse,
  • Un personnel formé à l’accueil des publics en situation de handicap mental,
  • Le doublage sonore des informations visuelles, notamment des annonces dans les transports,
  • Des plans simplifiés avec photos des principales destinations,
  • Des informations en « facile à lire et à comprendre » (FALC),
  • Des ateliers découverte des réseaux de transport,
  • Des applications mobiles pour s’orienter, faciliter la communication, réduire le stress, apprendre les interactions sociales, etc. 

Les bandes de guidage, les feux sonores et les balises sonores, initialement conçus pour les personnes déficientes visuelles, s’avèrent aussi très utiles pour les personnes handicapées mentales. En effet, le fait de solliciter plusieurs sens stimule la compréhension.

A savoir : le pictogramme S3A signale les lieux et les services adaptés à cet handicap. 

Pictogramme S3A

Plusieurs degrés de handicap mental

On parle de handicap mental à partir d’un quotient intellectuel inférieur à 70. Pour rappel, la moyenne du quotient intellectuel dans la population générale est de 100, la grande majorité se situant entre 85 et 115. Le QI ne reflète cependant pas le fonctionnement dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle le diagnostic du handicap mental ne peut se limiter à un test de QI. Il doit également tenir compte des capacités de communication et d’adaptation dans l’environnement.

De nombreuses formes de handicap mental sont associées à des troubles psychiques, moteurs ou sensoriels. Ceux-ci peuvent dans certains cas compliquer le diagnostic et l’évaluation des capacités. Par exemple, l’évaluation du quotient intellectuel chez une personne sourde et aveugle est quasi impossible en raison de l’inadaptation des outils.

85% des personnes ayant un handicap mental sont touchées par une forme légère. Si elles bénéficient d’un accompagnement adapté dans l’enfance, elles sont parfaitement capables de vivre de manière autonome à l’âge adulte. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) distingue dans sa classification internationale des maladies (CIM) six classes de retard mental, de léger à profond, mais aussi les formes non spécifiques. 

A noter : la 11e édition de la CIM, publiée en mai 2019 a actualisé la terminologie concernant le handicap mental. On ne parle plus de « retard mental » mais de « troubles du développement intellectuel ».

Handicap mental léger

Il se caractérise par un léger retard de langage et un développement plus lent que la moyenne des enfants. Les difficultés apparaissent généralement lors de la scolarité mais peuvent être allégées grâce à des méthodes d’éducation adaptées. La plupart des personnes avec un handicap mental léger sont capables de mener une vie autonome à l’âge adulte et de travailler. 

Le QI, quand il peut être mesuré, se situe entre 50 et 69. 

Handicap mental moyen

Il concerne 10% des personnes ayant une déficience intellectuelle et se caractérise par un développement très lent des capacités de compréhension et de langage. Dans la plupart des cas, on observe aussi des difficultés à exécuter les activités de base de la vie quotidienne comme se laver ou s’habiller. Même si les enfants avec un handicap mental moyen rencontrent des difficultés scolaires importantes, une partie d’entre eux parviennent à apprendre à lire, écrire et compter. A l’âge adulte, ils sont parfois capables de travailler, à condition que les tâches soient simples et structurées. 

Le QI, quand il peut être mesuré, se situe entre 35 et 49.

Handicap mental grave

Il concerne 3 à 4% des personnes ayant une déficience intellectuelle. Les difficultés rencontrées par les personnes ayant un handicap mental grave sont sensiblement les mêmes que dans le cas d’un handicap mental moyen, mais à un degré plus important. Les déficiences motrices et troubles associés sont également plus fréquents. Ces personnes ont généralement besoin d’une assistance constante dans leur vie quotidienne.

Le QI, quand il peut être mesuré, se situe entre 20 et 34.

Handicap mental profond

Il concerne 1 à 2% des personnes ayant une déficience intellectuelle. Il se caractérise par une incapacité de compréhension quasi-totale. Les personnes ayant un handicap mental profond sont généralement incapables de bouger et leur communication se limite à quelques manifestations non-verbales. Elles sont incapables de contrôler leurs besoins naturels et prendre soin d’elles-mêmes. Elles doivent ainsi bénéficier d’une assistance permanente.

Le QI est alors inférieur à 20.

Un handicap aux causes multiples

Contrairement aux autres formes de handicaps qui peuvent survenir à n’importe quel moment de la vie, le handicap mental apparaît dans l’enfance, avant l’âge de 18 ans. 

Il peut être causé par une anomalie génétique, une maladie ou une exposition à l’alcool pendant la grossesse, une privation d’oxygène à la naissance ou certaines maladies ou expositions à des substances toxiques pendant la petite enfance. Fait peu connu, la coqueluche, la rougeole ou la méningite peuvent être à l’origine d’une déficience intellectuelle si les soins sont trop tardifs. La malnutrition est également une cause de régression intellectuelle dans les régions du monde exposées à la famine.

Les trois causes de cet handicap les plus fréquentes sont le syndrome de Down (autrement appelé trisomie 21), la micro-délétion 22q11 (autrement appelée syndrome de DiGeorge) et l’exposition à l’alcool pendant la grossesse. On observe également une élévation des chiffres en raison de l’augmentation du nombre de naissances prématurées.

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Dans plus d’un tiers des cas cependant, la cause du handicap mental reste inconnue.

Il ne se soigne pas mais des mesures de prévention et d’accompagnement peuvent en limiter les conséquences.

En conclusion, gardons à l’esprit que la grande majorité des personnes ayant une déficience intellectuelle vivent parmi les autres. Nous avons donc tous la possibilité de les aider à exprimer pleinement leur potentiel en adaptant notre comportement. Si vous avez la charge de l’accessibilité d’un établissement, d’un réseau de transport ou de la voirie d’une commune, pensez à tous les aménagements, peu coûteux, que vous pouvez réaliser pour faciliter leur orientation et améliorer leur sentiment de sécurité.

 

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