Comment signaler les obstacles en hauteur aux personnes malvoyantes ?
Recevoir un distributeur, une boite aux lettres, un extincteur en pleine figure ou s’assommer sur un dessous d’escalier, ça fait mal ! Pour les personnes aveugles et malvoyantes, c’est une crainte quasi permanente. C’est la raison pour laquelle la réglementation accessibilité demande que tous les obstacles qui dépassent sur le cheminement et n’ont pas d’emprise au sol soient facilement détectables. Nous allons voir dans cet article quelles sont les solutions qui fonctionnent, parfois sans aucun investissement.
Pourquoi les obstacles en hauteur sont-ils si dangereux ?
Parce qu’ils sont plus difficiles à détecter que les obstacles au sol.
La canne longue, ou canne de locomotion qu’utilisent les personnes aveugles ou très malvoyantes, permet de détecter les obstacles situés en dessous de la hauteur du nombril. Mais quand la canne passe sous l’obstacle, patatras, c’est le haut du corps qui reçoit le choc.
Les personnes qui se déplacent avec un chien guide sont un peu mieux loties puisque ce dernier est dressé pour éviter aussi les obstacles en hauteur. Mais comme ses yeux se situent à environ un mètre en dessous de ceux de son maître, il peut commettre des erreurs d’évaluation.
Les règles de base
Vous l’aurez compris, mieux vaut éviter de placer un obstacle en hauteur sur le cheminement. Mais s’il est déjà là ou si on ne peut pas faire autrement, il faut le rendre plus détectable et moins blessant pour les personnes à mobilité réduite.
Pour commencer…
1. Améliorer le contraste visuel par un adhésif ou de la peinture. Pour être bien visible, la partie contrastée doit avoir une largeur d’au moins 5 centimètres.
2. Protéger les angles saillants.
Pas de bandes d’éveil de vigilance !
C’est tentant. On se dit que puisqu’il existe un dispositif normalisé, on pourrait bien l’utiliser pour tous les obstacles… Mais non !
Les clous podotactiles ou bandes d’éveil de vigilance norme NF P98-351 sont des signaux d’alerte dédiés à des usages bien précis : passages piétons, quais de transports en commun et descentes d’escaliers. Lorsqu’une personne déficiente visuelle rencontre ce dispositif, elle est informée d’un risque de chute ou du croisement d’une voie de circulation. En aucun cas, elle n’aura l’idée que le danger vient d’en haut.
C’est la raison pour laquelle ce code ne fonctionne pas.
Alors que faire ?
Solution n°1 : ajouter un rappel à mi-hauteur
C’est ce que préconise la réglementation pour tous les obstacles en saillie ou en porte-à-faux à moins de 2,20 mètres du sol.
Cette solution consiste à ajouter un ou plusieurs dispositifs ayant le même encombrement que l’obstacle à une hauteur intermédiaire :
• 1 dispositif entre 15 et 40 cm du sol si l’obstacle se situe entre 40 cm et 1,40 m ;
• 2 dispositifs si l’obstacle se situe entre 1,40 m et 2,20 m : un dispositif bas entre 15 et 40 cm du sol et un autre dispositif plus haut entre 75 et 90 cm.
Barres, arceaux ou autres, peu importe la forme du moment que c’est détectable. Mieux vaut quand même éviter les angles saillants qui peuvent blesser.
Solution n°2 : inciter à contourner
Plutôt que d’ajouter des dispositifs de détection ou de prolonger l’obstacle au sol, cette solution consiste à détourner ou réduire le cheminement en déplaçant un mobilier qui, lui, aura une emprise au sol. En clair, on place un autre obstacle qui bloque l’accès à la zone dangereuse : une table, une bibliothèque, une jardinière, une poubelle… A vous de trouver ce qui convient le mieux.
Solution n°3 : marquer le cheminement par des bandes de guidage pour malvoyants
C’est une manière de prendre le problème à l’envers. Il arrive qu’il soit impossible de bloquer l’accès à la zone de danger. Dans ce cas, le plus simple est de guider vos visiteurs sur un cheminement sûr et la meilleure solution pour le faire, c’est la bande de guidage.
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Enfin, si rien de tout cela n’est possible, comme par exemple quand il y a une poutre basse au milieu d’un couloir, pensez à l’habiller de mousse, le choc n’en sera que moins violent !
Mis à jour le 27 juillet 2022 / Publié le 4 mai 2016