Accessibilité des points de vente : quels sont les enjeux ? Interview de Sylvain Denoncin, président de l’AFPAPH | New Retail Forum 2016
La 7ème édition du NEW RETAIL FORUM a été organisée les 2 et le 3 décembre 2016 par le Club Génération Responsable. Les acteurs du retail et de la RSE se sont retrouvés afin de mettre en lumière les initiatives de mise en accessibilité des enseignes et points de vente. Sylvain Denoncin, président de l’AFPAPH, rapporte le déroulement de ces deux journées ainsi que les enjeux identifiés.
En quoi consistait cette table ronde en quelques mots ?
La table ronde a eu lieu dans le cadre de deux journées organisées par le club « Génération Responsable » qui regroupe les responsables développement durable de grandes enseignes nationales. Une trentaine d’enseignes nationales étaient présentes, allant de Mc Donald aux Galeries Lafayette.
La première journée était dédiée au balayage d’initiatives des enseignes membres et à la remise des prix. C’est Mc Donald qui a gagné le 1er prix pour son engagement en matière d’environnement et pour son organisation.
La deuxième journée s’était déroulée autour de tables rondes sur des thématiques associées au développement durable avec une question principale : est-ce que l’innovation peut apporter aux enseignes ?
Qui étaient les intervenants de cette table ronde ?
Parmi les personnes présentent autour de la table ronde, il y avait Catherine Vanderaert, chef de projet RSE au réseau La Poste et chef de projet sur le chantier accessibilité. Elle s’occupe de tout ce qui est accès aux services mais ne fait pas partie de la direction technique. Aujourd’hui, La Poste regroupe 9 000 bureaux dont 50% sont accessibles. Il reste donc 4 500 bureaux à rendre accessibles. La mise en accessibilité est évaluée entre 30 et 40 millions d’euros et environ 500 opérations par an.
Il y avait également Julia Zucker, responsable du volet cadre bâti de la DMA (Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer ) et Nicolas Merille Conseiller national accessibilité & conception universelle à l’APF (association des paralysés de France).
Quels étaient les enjeux de la table ronde ?
Les enjeux de la table ronde étaient, premièrement, de rendre compte de l’époque actuelle où le développement durable et la RSE prennent une part importante dans la stratégie d’une entreprise. Nous avons passé l’époque du « RSE washing » pour rentrer dans un certain nombre d’actions concrètes où les associations font leur travail pour vérifier si ce qui est fait est porteur de sens.
De plus, nous vivons à une époque où le digital réinterroge beaucoup la place du point de vente en tant que telle dans la stratégie des enseignes.
Enfin, de nos jours, la dématérialisation amène à repenser la question de l’accès aux services avec une partie d’accès à distance via le web ou autre et une partie physique dans le magasin.
Les problématiques abordées étaient les suivantes :
- Est-ce que l’accessibilité est un des déterminants du développement durable ?
- Est-ce que l’accessibilité est un des éléments qui détermine le point de vente responsable ?
- Y-a-t-il des différences entre un point de vente mis aux normes et un point de vente vraiment accessible avec un traitement de haute qualité d’accueil ?
De ce fait, lors de ces échanges, qu’est-ce qui vous a marqué ? Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Dans un premier temps, il faut rappeler que les Ad’AP ont été conçus pendant la phase de concertation du rapport CAMPION. C’est Jean-Pierre Serrus qui a proposé de se calquer sur les Agendas 21 qui sont les systèmes de programmation du développement durable issus de la conférence de Rio en 1992.
En France, les collectivités locales ont des agendas 21 à mettre en œuvre qui comprennent des parties environnementales, sociales, économiques en faveur du développement durable.
Le premier point abordé lors de cet événement, était la question de l’enjeu majeur de vivre ensemble. Rendre accessible est un moyen de redonner de la citoyenneté et donner accès à une éducation, à la culture et à la consommation… Il s’agit donc d’un enjeu de liberté.
Le 2ème point : la spontanéité : différence entre rendre accessible et aller jusqu’à l’usage
L’accessibilité telle qu’elle est conçue aujourd’hui est un plus car elle permet de passer un cap important en matière d’autonomie dans les déplacements des personnes. Pour autant, la notion de spontanéité est assez peu présente dans les esprits et c’est l’un des enjeux demandé par le « Collectif pour une France Accessible ».
Cette spontanéité reste difficile pour les PMR (personnes à mobilité réduite) dans un mode de consommation « pour flâner ». Il faut, par conséquent, améliorer le live pour connaître les points de vente accessible autour d’eux et retrouver de la spontanéité.
Interview de Sylvain Denoncin, président de l’AFPAPH (l’Association Française des Professionnels pour l’Accessibilité aux Personnes Handicapées) qui a pour objectifs de : rédiger et adopter une charte éthique de la profession, représenter les professionnels de l’accessibilité auprès des pouvoirs publics et des associations et d’organiser l’échange de bonnes pratiques et promouvoir l’innovation dans le domaine de l’accessibilité.
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Mis en ligne le 13 janvier 2017